Étudier, s'engager, rêver : ma 3e année à l’Université de l’Ontario français

Cette année, je vis ma troisième année universitaire à l'Université de l'Ontario français (UOF). Trois ans déjà que j'ai franchi pour la première fois les portes de ce campus, un matin glacial de janvier, avec un mélange d'appréhension et d'excitation. Je revois encore cette salle remplie d'étudiantes et d'étudiants venus de partout : Lomé, Yaoundé, Port-au-Prince, Toronto, Kinshasa, Paris… La diversité des accents et des parcours m'avait frappé, et j'ai compris dès ce moment que la francophonie, ici, n'était pas une idée abstraite mais une réalité vivante.

Aujourd'hui, en entamant ma troisième année universitaire, je mesure le chemin parcouru. Je ne suis plus la nouvelle qui cherchait ses repères dans les couloirs vitrés. J'ai trouvé ma place, et même plusieurs : dans ma formation au pôle des cultures numériques, dans mon rôle d'ambassadrice aux communications numériques de l'Université, dans l'association étudiante que je contribue à faire rayonner, et bientôt dans mon stage qui approche à grands pas. Chacune de ces expériences m'a fait grandir, m'a poussé à sortir de ma zone de confort et m'a donné confiance en mes capacités.

Bien sûr, cette année est particulière pour toute la communauté : l'UOF célèbre sa cinquième année d'enseignement. Mais ce chiffre, je l'entends surtout comme une confirmation. Confirmation que ce projet audacieux a trouvé sa place à Toronto. Confirmation que nous, étudiantes et étudiants, faisons partie d'une histoire qui s'écrit encore. Et pour moi, c'est aussi le rappel que, même si l'UOF est jeune, elle m'a déjà offerte des opportunités incroyables pour apprendre, m'impliquer et construire mon avenir. J’apprécie à l’UOF le fait que chaque année universitaire représente à la fois une nouvelle étape et une prolongation de ce qui a déjà été entrepris. On retrouve des visages familiers, on accueille de nouvelles personnes, et ensemble on bâtit une communauté. On se lance dans des projets, des événements, des collaborations. On ose aussi rêver plus grand : pour soi, pour les autres, pour la francophonie. 

À celles et ceux qui hésitent encore, je dirais ceci : oser l'avenir en français à Toronto, ça vaut le coup. Parce que ce n'est pas seulement étudier dans une autre langue. C'est apprendre à s'affirmer, à créer, à entreprendre, à porter des projets qui comptent. C'est vivre au quotidien une diversité qui enrichit. C'est surtout croire que le français a un avenir ici, et que nous pouvons en être les actrices et acteurs. En franchissant ce cap de ma troisième année universitaire, je réalise à quel point ce choix a changé ma trajectoire. Et je ne peux que souhaiter la même aventure à celles et ceux qui choisissent, eux aussi, de croire en la force de l'audace francophone.