Pour une deuxième saison, le projet En vitrine, qui met en lumière les artistes du Labo, le Centre d’arts médiatiques francophones à Toronto, transforme l’entrée du campus de l’UOF en un espace d’exposition, accueillant deux œuvres consécutives sous le thème Résistances silencieuses.
En partenariat avec le pôle d’études et de recherche en Cultures numériques ainsi qu’avec le Carrefour des savoirs et de l’innovation de l’Université, le projet intègre une dimension unique de médiation culturelle et de communication numérique. Des étudiantes et des étudiants ont collaboré avec les artistes pour concevoir des dispositifs interactifs visant à enrichir l’expérience des publics et à favoriser une meilleure appropriation des œuvres
Première exposition : Morphogenesis I
L’installation de l’artiste Tania Love, réalisée en collaboration avec l’étudiante Stéphanie Salgo, a été récemment inaugurée. Les visiteurs pourront découvrir cette œuvre jusqu’au 11 décembre 2024.
Une métaphore de la vie en plein automne
Alors que les feuilles changent de couleur signalant l'arrivée de l'hiver, j’ai eu la chance d’assister au vernissage d’une œuvre d'art captivante explorant notre lien intime avec la nature. Dans cette création, l’artiste visuelle Tania Love nous invite à ralentir et à contempler de grandes feuilles rougeâtres, rongées par une espèce invasive. Ces feuilles deviennent des symboles de lutte et de résilience de la nature face aux défis de notre époque.
À travers Morphogenesis I, Tania Love m’a transportée dans le micromonde des cycles de vie des feuilles, qui illustrent la beauté et la fragilité de la nature. L'œuvre évoque la transition entre la vie et la mort par un visuel de feuilles : leur éclat en été, leur déclin en automne, leur disparition en hiver, puis leur renaissance au printemps. La fascination de l’artiste pour les formes squelettiques des feuilles et son attachement à leur vulnérabilité m’ont invitée à repenser notre propre relation à l’environnement.
Un aspect particulièrement enrichissant de cette exposition a été l’ajout d’une dimension numérique interactive grâce à la réalité augmentée, développée par ma camarade Stéphanie Salgo. En balayant un code QR, les visiteurs peuvent explorer une dimension supplémentaire de l'œuvre. Cette interaction numérique rend visible l'invisible, permettant aux spectatrices et aux spectateurs de s'immerger encore plus dans les cycles de la nature et de mieux comprendre la transformation des feuilles, de leur éclat initial à leur décomposition. Ce dynamisme enclenches des réflexions sur la préservation de la biodiversité et les enjeux environnementaux actuels.
Enfin, cette fusion entre la nature et le numérique soulève selon moi une question fascinante : jusqu’où pouvons-nous intégrer la technologie dans notre expérience de la nature sans risquer d’altérer notre connexion à celle-ci?
Par Émilie Fotsing, ambassadrice aux communications numériques et étudiante en dernière année du programme de Cultures numériques