Le 28 janvier 2025, le pôle d’études et de recherches en Environnements urbains a accueilli Pierre Filion, professeur émérite de l’École d’urbanisme de l’Université de Waterloo, pour une conférence sur la prospective urbaine et l’aménagement. L’événement s’est tenu au Laboratoire Pomerleau en Géodesign à l’Université de l’Ontario français (UOF).
La conférence s’est inscrite dans la continuité d’une table ronde organisée par Radio-Canada, réunissant plusieurs expertes et experts, dont le professeur Pierre Filion de l’Université de Waterloo, la professeure Christine Beaudoin et le professeur Gilles Tassé de l’UOF, ainsi que le professeur Pierre-Pascal Gendron du Collège Humber autour de la question: À quoi ressemblera la métropole canadienne en 2050? Cet échange a permis d’explorer différentes visions de l’avenir urbain et les leviers d’action possibles pour façonner la ville de demain.
Pierre Filion a ouvert sa présentation en soulignant l’importance de la prospective pour l’urbanisme. Il a mis en avant la nécessité d’anticiper les transformations des villes en prenant en compte des facteurs tels que l’évolution démographique, les avancées technologiques et les enjeux environnementaux. L’objectif est d’éviter des aménagements inadaptés et de concevoir des espaces urbains résilients et inclusifs.
Pour illustrer ces réflexions, il a évoqué plusieurs représentations de villes futures issues de la fiction. Metropolis (1927) de Fritz Lang imagine une ville où l’élite vit dans des jardins suspendus pendant que les ouvriers sont relégués sous terre. New York 2140 de Kim Stanley Robinson dépeint une mégalopole transformée en une Venise moderne après la montée des eaux. Ces récits mettent en lumière les choix et dilemmes auxquels les urbanistes doivent faire face aujourd’hui.
Le conférencier a également abordé les limites de la prospective en urbanisme. Si certaines tendances, comme la croissance démographique ou l’urbanisation croissante, sont relativement prévisibles, d’autres facteurs, comme les crises politiques ou économiques, restent difficiles à anticiper. Il a souligné l’importance de la flexibilité dans l’aménagement des villes pour s’adapter aux imprévus.
À la fin de la présentation, une séance de questions-réponses a permis aux étudiantes, étudiants, aux professeures et professeurs d’échanger avec Pierre Filion. Un étudiant a d’ailleurs demandé si une prospective axée sur le développement durable était réaliste. Le professeur a répondu avec conviction : « C’est essentiel! Les urbanistes devraient créer des villes qui adhèrent aux objectifs de développement durable. »
En conclusion, Pierre Filion a insisté sur la nécessité d’intégrer la prospective dans la formation des urbanistes et des décideurs politiques. Penser la ville de demain, c’est aussi savoir concilier innovation et durabilité, en tenant compte des réalités économiques et sociales. Cette conférence a ouvert des perspectives stimulantes pour les étudiantes et étudiants présents, leur rappelant que l’aménagement urbain est un exercice d’équilibre entre prévision et adaptation, entre utopie et pragmatisme.